Il y a des expositions qui me nourrissent intensément. Vous savez celle dont vous ressortez avec la satisfaction d’avoir en vous un truc en plus, un petit whaou qui vous donne des ailes, qui donne envie de s’y mettre, de se lancer. Ce sont des expositions qui deviennent, dans mes souvenirs, intemporelles.
Et bien l’exposition Irving Penn qui s’est tenue au Grand Palais il y a un an environ en fait partie. Ce post est donc complètement hors actu puisque l’exposition n’est plus présentée et pourtant j’avais envie de vous en parler pour que vous me donniez votre ressenti si vous l’avez vu (j’adore les commentaires !) ou pour partager mon enthousiasme si vous l’avez manqué.
J’ai fait quelques photos lors de l’exposition au Grand Palais que je vous propose de découvrir dans cet article, mais cela ne vaut pas la visite in situ. Si vous avez l’occasion de vous rendre dans l’une des rétrospectives qui se tient à travers le monde, je vous recommande d’y aller. Aussi pour admirer la qualité des tirages et vous plonger dans l’ambiance. Pour en découvrir plus sur son travail et sur les expositions en cours vous pouvez consulter le site de sa Fondation.
Irving Penn et la mode, une histoire d’amour
En quelques mots, Irving Penn est un photographe américain du XXe siècle (1917-2009) qui est célèbre pour ses photographies de mode, il travaille pendant 60 ans pourVogue, et ses portraits de personnalités tels que Alfred Hitchcock, Audrey Hepburn, Pablo Picasso…
Pour la petite histoire, Irving Penn fondera une famille avec Lisa Fonssagrives, l’une des 12 top-modèles de la photo ci-dessus.
Irving et les jeux de composition
Il a aussi développé un travail très inspirant sur le noir et blanc et la composition de l’image notamment à partir d’objets du quotidien. C’est particulièrement ces jeux de lignes et de lumière qui m’ont subjugués dans son travail. Avec la photo, il arrivait à composer de véritables oeuvres d’art.
Sublimer chaque personnalité
En parallèle de la mode, il s’intéresse de près aux artisans qu’ils croisent au quotidien et décident de les accueillir dans son studio pour immortaliser « les petits métiers » des pays dans lesquels il est amené à travailler.
Dans les années 70, il se prend d’admiration pour les coutumes des peuples menacés par le capitalisme et se rend alors en Nouvelle-Guinée, en Papouasie, au Dahomey pour faire le portrait des ces hommes et femmes avec leurs parures et leurs ornements.
La beauté du nu
En parallèle de ses commandes pour Vogue, Irving Penn explore le corps féminin en rondeur alors à l’opposé des canons de beauté véhiculé par la presse. Cette série est superbe par sa simplicité, la qualité des tirages pour un rendu velours de la peau, la recherche de cadrage et les positions des corps en torsion.
Les « portraits » de fleurs d’Irving Penn
Coup de coeur pour sa façon de mettre en scène les fleurs. Pour moi ce sont de véritables portraits avec une mise en scène très soignée et une mise en valeur de la fragilité et de la beauté de ses fleurs éphémères. Mes photos ont tendance à aplatir la photo originale, dommage car ces tirages ont une grande profondeur dans la texture et les couleurs.
Irving Penn une source d’inspiration sans fin
Irving Penn a toujours été sensible à la peinture et envisageait plutôt ce médium pour le début de sa carrière. Il est donc naturel de retrouver dans son travail photographique les codes de la peinture, les compositions et les influences de certains grands peintres. A la fois de sa vie, il renoue avec et développe alors une série « Paintings » très intéressante au regard de son travail photographique. De la simplicité, des jeux de lignes et de lumière…
Vous l’aurez compris j’ai été conquise par le travail d’Irving Penn et j’en ai capté une énergie créative qui m’anime depuis. Je termine avec ce super photomaton en 4 poses qui se tenait en fin d’exposition !